Myanmar – Episode 6 – Trek Kalaw / Inle

Nous arrivons à l’heure prévue à l’agence de trek, la « Eagle Trekking », tenue par Alex.

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Le temps de poser nos sacs à dos et nous allons faire un tour de marché. Nous sommes aujourd’hui jeudi et les rues se sont emplies de commerçants ayant installé leur étale. Les cultivateurs et artisans des villages alentours sont tous venus tenter de faire les plus grosses ventes de la semaine. Le marché est immense et ne voulant pas trop retarder le départ de notre rando, nous ne trainons pas.

Alex nous présente Thei, qui sera notre guide. Nous attendons qu’il revienne du marché où il est parti faire quelques emplettes pour les repas de la journée. Chaussés de nos chaussures de randonnée locales et armés d’un morceau de bambou en guise de bâton de marche, nous prenons la route et quittons les rues animées de Kalaw pour la nature verdoyante.

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Amoureux de la nature et des grands espaces, Thei ne manque pas une occasion de nous expliquer telle ou telle chose sur la nature, les plantes ou les habitudes de la population locale.

Alors que nous traversons une forêt de pins, il nous explique que les villageois, pour faire du feu, viennent bruler la base des trois de pins afin d’en prélever l’écorce gorgée de sève. C’est en fait l’allume-barbecue du coin. Bien que cette pratique ait été interdite par le gouvernement pour protéger les forêts, les villageois, dont le feu est le seul moyen de cuisiner et d’avoir un peu d’eau chaude, applique encore cette coutume ancestrale.

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La pente se fait maintenant plus raide. Nous nous rendons à un point de vue, site sur lequel nous allons « casser une petite croûte ».

Chemin faisant, nous arrivons auprès d’un étang. Il s’agit en fait d’une retenue d’eau faite par les colons anglais un siècle plus tôt et qui avait alors pour rôle d’alimenter Kalaw. Nous nous enfonçons maintenant dans la jungle. La végétation se fait plus dense et la pente plus raide encore.

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Arrivés sur les hauteurs, nous faisons une pause bien mérité dans un petit resto indien. L’établissement est tenu par des enfants de colons indiens depuis plus de 20 ans. C’est l’endroit incontournable pour se restaurer avant de poursuivre la route. Beaucoup de groupe de touristes s’y arrêtent mais un peu à l’écart, nous profitons pleinement d’une vue magnifique sur les montagnes voisines.

L’air est frais mais les chapatis et les fruits que Thei a acheté ce matin sur le marché sont un vrai régal.

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Rassasiés, enfin en ce qui me concerne, puisque pour Fabrice, la ration était un peu juste, nous sommes obligés d’endosser nos ponchos. Le vent s’est levé et la pluie tombe à grosses gouttes. Cela ne dure pas et c’est sec que nous arrivons dans un joli village perché sur un mont.

Quelques échanges avec une femme locale puis ce sont des enfants qui veulent nous offrir les ballons avec lesquels ils jouent. La générosité des birmans fait véritablement partie de leurs gênes.

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Enfants aux ballons
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Femme faisant sécher du thé

Nous laissons le village derrière nous et rencontrons régulièrement des situations plutôt amusantes, tout du moins pour nous occidentaux. La route que nous empruntons est pavée mais il s’agit en fait de gros cailloux, posés ici et là dans tous les sens, n’importe comment. Si bien que les motocyclistes qui y roulent à vive allure sont régulièrement obligés de s’arrêter pour remettre la chaîne qui a sautée (à noter, le réservoir fait maison).

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Ayant quittés la jungle, nous poursuivons sur la voie ferrée pour rejoindre la gare de Mying Daik.

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Nous faisons une pause thé dans le café de la gare.

C’est après avoir parcouru environ 25 kilomètres que nous arrivons dans notre gite du jour. Nous passons la nuit dans un monastère tenu par 5 moines. L’accueil est chaleureux, toujours ponctué de sourires. Thei nous installe les nattes sur lesquelles nous allons dormir (ou là là, ça va être très, très dur) et c’est Myo, la femme de Thei, qui nous a rejoint à la gare, qui va nous préparer un délicieux diner.

Mais avant de se poser et après une bonne douche locale à l’eau de pluie, nous faisons un tour de village et allons admirer la vallée à partir d’un jolie point de vue.

Chaque maison a son potager et chacun ici est occupé, soit à jardiner soit à nettoyer les « ruelles ».

La vue sur la vallée est splendide. Euh, nous aussi, non ?

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Le diner est servi et nous nous régalons.

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Repus, nous nous enfonçons dans nos duvets et nous préparons à sombrer quand…

Quand les moines se mettent à prier. Cela commence par un chant en sanscrit, chanté en canon par plusieurs bonzes et très agréable à l’oreille. Nous nous assoupissons quand le « DJ » du coin arrive. Je blague. Dans chaque village, les moines se relaient pour chanter la parole de bouddha dans une sono qui arrose toutes les habitations. Jusque là, nous ne l’avions entendu que de loin. Ce soir, nous sommes au coeur de la chose et les moines vont se relayer pendant 2 à 3 heures. La fatigue ne suffira pas à nous emporter et il faudra attendre la fin pour espérer trouver le sommeil.

(vidéo à venir)

Jour suivant

Ce matin, la forêt est comme enveloppée dans une brume épaisse. Quelques gouttes de pluie ne tardent pas à mouiller le sol. Dans la cuisine, le feu crépite et le petit déjeuner ne tarde pas à arriver.

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A table… Le repas préparé par Myo est super. nous nous gavons de fruits frais.

Il est maintenant temps de saluer et remercier nos hôtes avant de reprendre la route. Tous sont très attachants et nous échangeons quelques mots avec le maître des lieux (photo sur Instagram)avec le concours de Thei qui traduit. Le personnage est petit et semble être né avec un sourire indélébile. Son visage tout rond et ses yeux qui pétillent nous emplissent d’un sentiment de bien être.

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Bonze qui fume au coin du feu
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Villageois vivant au monastère

Il pleut et c’est donc vêtus de nos ponchos que nous démarrons la journée. La terre rouge  et collante alourdit nos chaussures. Nous traversons rizières et forêts en essayant constamment de garder l’équilibre.

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Complètement trempés, nous faisons une halte dans une « station essence ». 

Le temps de boire un thé vert brulant et c’est reparti sous la pluie.

Le temps ne s’arrange pas et nous voilà bientôt dans un petit village isolé. Thei nous invite à entrer chez une vieille dame qui semble très occupée à tisser des toiles. Elles fabrique en fait des sacs qu’elle vendra ensuite aux petits écoliers du coin. Des marchands de Kalaw viendront également s’approvisionner chez elle pour les revendre sur le marché.

Nous trouvons là une fois de plus une personne souriante et très accueillante. La dame nous sert du thé et des petits gâteaux apéro entre 2 coups de trique pour faire fuir les chats. 

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Notre avancée se fait de plus en plus compliquée. La boue est partout. Les buffles, à force de passages, ont creusés des ornières qui se sont emplies d’eau de pluie. 

Nous commençons à manquer d’énergie et cela tombe bien puisque nous arrivons dans le village où Thei a prévu de s’arrêter pour le repas du midi. Nous voilà installés dans une pièce qui ressemble plus à une cellule qu’à une salle à manger. Il est maintenant temps d’enlever nos brodequins et de passer à table avant une petite sieste.

Il nous faudra ensuite environ 3 heures pour rallier le village dans lequel nous passons la nuit. Le chemin qui y mène est toujours aussi boueux mais les paysages et les rencontres nous font aisément oublier l’inconfort dans lequel nous avançons.

C’est vers 16h30 que nous arrivons dans le village dans lequel nous passons la nuit. Nous allons dormir chez le chef du village.

Après une petite virée dans le village, nous prenons une bonne douche « rustique ». Et flânons en attendant que le repas se prépare.

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La cuisine
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Le salon
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Moteur de la charrette
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Salle de bain (extérieur)
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Salle de bain (intérieur)
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Chambre familiale
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Notre chambre

Après une petite virée dans le village, nous prenons une bonne douche « rustique ». Et flânons en attendant que le repas se prépare.

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Myo aux fourneaux
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Nos hôtes participent

Comme d’habitude, le repas est un véritable régal pour les papilles. Myo nous a préparé tout un tas de petits plats tous plus délicieux les uns que les autres.

Le repas terminé, nous sortons le jeu de Mikado que nous avions jusqu’à lors complètement oublié. Nous faisons une première partie tous les deux, puis la petite fille de la maison arrive et nous observe durant 2 ou 3 parties. Nous l’invitons à participer et quelle surprise ! Du haut de ses 8 ans et après seulement quelques minutes d’observation, elle maitrise maintenant les règles et devient une adversaire redoutable. Très rapidement, ses 2 frères nous rejoignent ainsi que Myo et Thei, puis toutes la famille, puis les voisins. Les parties sont endiablées.

Les enfants jouent maintenant seuls et sont encouragés et conseillés par leurs parents et tous les spectateurs. Plus tard, beaucoup plus tard, nous devons intervenir pour les arrêter, il est l’heure d’aller se coucher. Nous remettons le jeu à la mère des enfants et le laissons en cadeau. Ravis, tous partent se coucher.

Jour suivant

Ce matin, à peine levés, la petite, ses deux frères et les petits voisins ont déjà sorti le Mikado et jouent à coups de grands cris et d’éclats de rire.

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Le petit déjeuner englouti et après avoir remercié et salué nos hôtes, il est temps pour nous de reprendre la route. 

Le ciel est relativement clément lors de notre départ mais très vite, nous prenons notre première douche. La pluie tombe d’une force incroyable et comme la veille, nous sommes très vite « trempés jusqu’aux os ». Après quelques haltes, dont une pour acheter les permis de circuler et une belle chute dans la boue (ça, c’est moi), nous arrivons dans une magnifique forêt de bambou. 

Ce seront les derniers kilomètres de ce trek puisque nous arrivons bientôt à l’embarcadère où notre batelier nous attend. Il est 13 heures et notre estomac commence à se manifester. Cela tombe bien puisque Théi nous a prévu un repas dans le resto du coin.

La première chose que nous faisons est d’enlever nos chaussures trempées et trop petites. Nous ne devions plus que de ça. Nous les laissons à Thei qui saura en faire bon usage. Nous engloutirons chacun une assiette de nouilles sautées et quelques fruits en guise de dessert.

Notre conducteur de pirogue nous invite à monter à bord après avoir chargé nos sacs, mais ça, c’est une autre histoire.

A suivre…

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