Myanmar – Episode 5 – Kalaw

Il est 16h et nous grimpons dans le taxi qui doit nous mener à Mandalay.

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La ville ne sera qu’un trait d’union entre Pyi U Lwin et Kalaw. Nous n’y passerons qu’une nuit avant de prendre notre bus le lendemain. Fabrice, Tina et Théo sont assis à l’arrière et moi à l’avant. Notre chauffeur passe la première et c’est parti pour une cinquantaine de kilomètres. Le taxi roule comme tous les taxi d’ici, c’est à dire un peu n’importe comment. Le téléphone constamment à la main, il chique du bétel, boit un liquide étrange dans une bouteille en plastique et crache régulièrement dans une autre. Il est de temps en temps pris de soubresauts et s’énerve régulièrement avec ses interlocuteurs du téléphone. Il roule à gauche, double à droite, parfois en triple file. Tina, à l’arrière, est pétrifiée de terreur. Théo demande d’ailleurs au chauffeur de calmer un peu le jeu mais cela ne durera que quelques minutes avant qu’il ne reprenne son rythme effréné. Il est grossier, n’arrête pas de cracher et insulte régulièrement les femmes en scooter en les pointant du doigt,  doigt qui atterri d’ailleurs quasiment dans mon nez.

A leur décharge, les birmans se sont vus obligés de rouler à droite avec des véhicules dont le volant est également à droite. Le gouvernement, régulièrement conseillé par des astrologues, a décidé un jour qu’il était moins risqué de rouler de ce côté de la chaussée. Si si, ceux sont les astres qui l’ont dit ! Du coup, il est souvent plus simple de doubler à droite et lorsque cela n’est pas possible, il est nécessaire de se déporter complètement à gauche pour avoir suffisamment de  visibilité pour s’engager, qu’il y ait ou non des véhicules en face. C’est vraiment très sport !

Cela fait maintenant 2 heures que nous sommes partis et après avoir fait une course personnelle à l’autre bout de la ville, le chauffeur nous dépose, d’abord Tina et Théo puis Fabrice et moi respectivement à nos hôtels.

Nous avons réservé le même que lors de notre premier séjour dans la ville. Bien reçus et confortablement installés, nous avons joué la sécurité.

Jour suivant – Etape à Mandalay

Nous démarrons la journée par un tour de marché. Les marchés sont notre terrain favori. Foule bigarrée, ambiance animée, odeurs (agréables ou pas), ces lieux sont un feu d’artifice de dépaysement. Nous poursuivrons notre ballade au marché de jade. Nous apprécions les quartiers que nous traversons. Fini les grandes avenues et place aux ruelles arborées et aux ambiances plus « banlieusardes ».

Arrivés sur le marché, certaines allées sont complètement vides alors que dans d’autres règne une frénésie incroyable. Les négociants sont attablés dans des guérites et, téléphones à la main, négocient les prix de bijoux en jade avec les acheteurs potentiels via Skype. Nous ferons la connaissance d’un négociant qui nous expliquera les principaux rouages de ce commerce. Lui est plus spécialisé dans les pierres précieuses comme le saphir et le rubis dont le pays est un des meilleurs producteurs. 

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Allée du marché
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Négociants en jade
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Tailleur de pierres
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Tailleur de pierres

Nos estomacs commencent à nous rappeler à l’ordre. Nous reprenons la direction du centre et allons nous restaurer chez Shan Ma Ma. C’est une fois de plus un excellent déjeuner qu’on nous sert.

Las de l’agitation de la ville et accablés par la chaleur étouffante qui emplie les rues, nous passerons le reste de la journée à bouquiner dans le lobby de l’hôtel, au frais de l’air climatisé. 

20h30, notre taxi arrive et nous dépose à la gare routière 1/2 heure plus tard. C’est à 22 heure que notre bus quitte la gare. 

 

Jour suivant

5h30 plus tard, donc à 3H30 du matin, le bus nous dépose à Kalaw. Il fait nuit noire, il pleut, et il n’y a absolument personne dans les rues sauf 2 ou 3 gars qui nous proposent un hébergement. Ayant déjà réservé, nous prenons la direction de notre hôtel à l’aide de notre appui préférée, MAPS.ME, en espérant qu’il y ait quelqu’un à l’accueil. Loupé ! Tout est fermé et totalement silencieux. 

La porte ne s’ouvrira pas avant 6h30 du matin. Nous passerons ces 3 heures sous un abri, avachis sur nos sacs.

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Nous profiterons de la matinée pour récupérer. Enfouis au fond du lit, nous faisons une sieste jusqu’à midi. 

Après une bonne douche, nous réglons les premières formalités. Il nous faut réserver notre trek jusqu’au lac Inle. Nous choisirons Eagle trekking pour réserver ces 3 jours de randonnée. C’est en fait Zay qui nous l’avait recommandé puisque c’est dans cette agence qu’il a appris son métier de guide. Après l’élève, nous aurons donc le maitre !

Le reste de la journée sera fait de fainéantise en terrasse, d’un excellent café au « Spouting Seeds Cafe » et d’un bon repas le soir.

Jour suivant

Après avoir avalé le petit déjeuner de l’hôtel, très occidental et pas exceptionnel, nous allons visiter le monastère. Non pas qu’il vaille une visite en lui-même mais situé sur les hauteurs de la ville, il en offre une vue d’ensemble intéressante. C’est par un grand escalier protégé d’un toit de tôle que nous entamons « l’ascension ». Toit que nous apprécions puisqu’il se met à tomber une pluie diluvienne dont nous attendrons qu’elle se calme pour explorer les environs.

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La pluie ayant cessée, nous faisons un tour des lieux, rapide car pas grand chose à voir, et prenons quelques clichés de la ville avant de redescendre.

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Kalaw vue d’en haut

Autre visite intéressante de la journée, la grotte Shwe Oo Min. Située à l’extrémité sud ouest de la ville, nous passons devant quelques monuments intéressants.

Il nous faut ensuite traverser une sorte de check point puisque la grotte se situe dans une zone militaire. Deux hommes en uniforme semble garder une barrière toujours ouverte et par laquelle tout le monde passe sans difficulté. Nous aurons même droit à un sourire de la part de l’un d’entre eux. Un peu plus loin, dans un potager jouxtant la route, c’est une dizaine de militaires en treillis qui s’affairent à l’entretien des plantations. Deux bidasses nous lancent un franc « mingala ba » accompagné d’un sourire comme seuls les birmans savent le faire.

Pour entrer dans la grotte, il faut passer par le temple et comme toujours, nous devons laisser nos chaussures à l’entrée. Chaussettes, chaussures, shorts et T-shirt spaghetti sont interdit. Ici, le T-shirt spaghetti correspond à une sorte de carraco à fine bretelle.

C’est un vrai festival de stupa que nous découvrons dans l’enceinte du temple. Toutes plus dorées les unes que les autres, elles enlluminent la place.

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L’entrée de la grotte nous fait passer dans une pièce dans laquelle trône un grand bouddha et beaucoup d’autres statues. Une fois de plus, c’est le côté « kitch » des lumières clignotantes qui attirent notre attention.

Arrivés dans la grotte, nous découvrons des centaines de statuettes, plus ou moins grosses, les unes arborant un semblant de sourire, les autres comme figées dans un autre temps. L’ambiance est fraîche et humide. Le « Flip flop » des gouttes d’eau qui ruissellent sur les parois avant de venir s’écraser sur le sol rythment nos pas.

Sur la route du retour, nous faisons une halte au « New Simple Life ». Un établissement un peu à l’écart de la ville et bien noté dans les guides. La maitresse des lieux nous explique avoir suivi des cours de cuisine française pendant deux ans mais faute de trouver tous les ingrédients au Myanmar, elle a dû limiter sa carte et ne propose plus que des sandwiches , des crêpes et quelques autres plats simples. Fabrice tente le sandwiches et ce sera la tant attendue crêpe et glace pour moi. Tout est fait maison, du pain à la glace et ce fût vraiment un régal pour les papilles.

Nous finirons la journée au Yadana Talkie House, un resto indien où nous serons les seuls clients mais pourrons profiter d’une cuisine succulente. Biryani pour Fabrice et poulet vindaloo pour moi. 

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Il est maintenant temps d’aller dormir. Nous partons demain pour 3 jours de trek afin de rejoindre le lac Inle, à environ 70 kilomètres à travers les montagnes.

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