Nous avons réservé nos billets de bus pour Taungoo avec une nouvelle compagnie. La gare est sommaire mais comme toujours, le spectacle est partout dans la rue. Nous nous préparons pour dix heures de bus dans des conditions un peu particulières (détail à venir).
Il nous faudra attendre un peu plus que prévu et c’est finalement avec une heure de retard, vers 18h30, que nous prenons la route.


Nous ne sommes pas plus de 10 voyageurs dans le bus qui ne transporte que des locaux et, et bien, il transporte également des marchandises, beaucoup de marchandises. Lorsqu’il s’arrête pour nous, le fond du bus est déjà bien rempli de victuailles en tout genre.
Nous faisons plusieurs arrêts sur la route, dont un qui va durer. Ils sont cinq ou six à remplir ce qu’il reste de place dans le bus. N’hésitant pas à démonter les sièges pour faire de la place, ils vont combler les deux tiers de l’habitacle.
Nous parcourrons ensuite une bonne distance sur les routes chaotiques avant de marquer un nouvel arrêt. Il doit être une heure du matin et il semble que notre chargement soit arrivé à destination. Il faudra presque une heure pour vider le bus. Alors que tous s’affairent à empiler les sacs sur les tuk tuks, on entend un crissement puis un choc à l’arrière du bus. Il s’agit d’un gars en moto qui semble ne pas avoir vu notre bus arrêté à cheval sur la voix de droite et le bas côté. Un peu sonné, il part se garer un peu plus loin puis est rejoint par 3 ou 4 compères. Tous semblent ne pas marcher bien droit et l’ambiance s’envenime. Certains s’attrapent par le col alors que d’autres se mettent à hurler des mots que nous ne comprenons pas, sans aucun doute quelques sortes de noms d’oiseaux. Après quelques minutes, l’un d’eux se saisit d’une grosse pierre ramassée sur le bas côté et d’un geste puissant, la jette sur le pare-brise avant de partir sur sa moto poignée en coin. Stupéfaits, tous s’arrêtent de travailler et constatent les dégâts. Il va être compliqué de rouler de nuit pour terminer la route mais nous sommes en Asie et ici, tout est possible, Bouddha veille sur nous. 😉
Ce sera le seul accès de violence dont nous serons témoins dans ce merveilleux pays.
Arrivés vers 4 heures du matin, C’est en moto taxi que nous rejoignons notre guesthouse , le Myanmar Beauty Hotel II. N’ayant pas mangé grand chose la veille, c’est notre estomac qui nous rappelle l’heure du petit déjeuner. La nuit fut courte mais les plats qui garnissent notre table nous font vite oublier la fatigue.
Le Myanmar Beauty Hotel est tenu par le docteur Chan. Bien que subissant actuellement quelques travaux d’agrandissement, l’endroit est très sympa et un peu à l’écart du tumulte du centre ville. La chambre est un peu kitch mais ouvre sur une grande terrasse d’où nous pouvons profiter d’une vue sur le jardin.
Nous finissons le petit déjeuner avec Anaïs, une voisine de table française. Ses trois amis sont partis pour la journée pour rencontrer les éléphants. C’est en fait la raison qui nous a menée ici. D’après tous les guides et sites de voyage, le docteur Chan est le plus calé pour ce type de virée. Anaîs étant malade (Anaïs, si tu nous lis 😉 ), elle n’a pas suivi le groupe. Nous passons un excellent moment à échanger sur les voyages et les choses de la vie.
Le père du docteur, lui-même ancien docteur, vient passer un moment avec nous avant d’aller chercher un durian qu’il se promet de nous faire gouter. Le durian est LE fruit préféré des birmans. On va d’ailleurs bientôt se demander pourquoi. Après avoir coupé la grosse noix en deux, il nous en fait gouter la chair. L’odeur est repoussante mais le goût pas vraiment désagréable sur le moment. C’est après que cela se gâte. Un goût de rance va nous emplir le palais pour quelques heures. Le fruit est à la hauteur de sa réputation, tout du moins celle que les occidentaux lui ont fait.
M’enfin, nous passons un agréable moment avec le vieux docteur qui est de toutes les attentions avec ses clients.
La journée avance et nous décidons d’aller visiter la petite ville de Taungoo. Il nous faudra presque une heure pour rejoindre les rues animées de cette bourgade. Entourée d’une sorte de douve, l’entrée principale se fait par une grande porte joliment décorée.
Anaïs nous avait parlé de cette ambiance particulière qui règne ici et elle a dit vrai ! Nous ne faisons pas dix mètres sans qu’une personne ne nous arrête pour nous saluer ou nous demander d’où nous venons. Et bien sur, toujours avec un large sourire. C’est très plaisant.
Après avoir pris un bon repas dans une petite margotte, nous flânons dans les rues pendant quelques heures.
La fin d’après midi approchant, nous rejoignons notre hébergement en moto taxi. Nous avons rendez vous avec le docteur Chan pour organiser notre virée « grande nature ». Nous avons décidé de partir 2 jours pour passer un peu de temps avec des bucherons qui travaillent et vivent dans la jungle avec leurs éléphants.
Les places ne sont pas bien larges et autant Fabrice y tient sans problème que pour moi, c’est une autre histoire. Je suis coincé dans mon siège comme une souris sur une tapette.
Ayant réglés les problèmes d’organisation de notre virée, nous passons à table. Le docteur Chan sort sa guitare (il semble que ce soit devenu un rituel) et entonne quelques chansons locales accompagné par tout le personnel de la guesthouse. Nous profitons de ce début de soirée pour faire la connaissance de « Poignet » (phonétique approximative), notre guide de demain.
Nous passons une soirée très sympa avec Isa et Claudie, deux françaises avec qui nous passerons les deux jours suivants et avec Anaïs et sa bande avec qui nous passons la fin de soirée à picoler de la bière et du vin. Un peu bruyants au goût des locaux, le gardien viendra nous demander de parler et rire un peu moins fort.
1 heure du mat, il est temps d’aller nous coucher. Il serait dommage de manquer le départ de demain…
A suivre