2 heures et demie du matin, le réveil sonne. 3 h 15, notre vilain taxi de la veille est au rendez vous et nous attend devant l’hôtel. 3 h 30, nous nous installons à notre place, dans un wagon de classe ordinaire. Nous n’avons volontairement pas choisi la « Upper class » dans laquelle nous aurions bénéficié de sièges larges et rembourrés. L’idée est de partager un moment de vie avec les locaux et c’est donc sur des banquettes en bois que nous ferons les 4 heures de trajet qui nous séparent de Pyin Oo Lwin.
Beaucoup de gens de tous âges dorment dans la gare, sur de simples nattes de bambou. L’air est chaud et humide, il pleut. Dans notre wagon, certains sont déjà installés en position couchette, le matelas est dur et le lit pas très grand. 4 heures, le chef de gare donne le départ et le train se met en mouvement. Nous sommes secoués de gauche à droite, de droite à gauche, de bas en haut et de haut en bas. Il fait nuit et la ville est encore endormie mais les gardes barrières sont toujours là pour pousser la grille à chacun de nos passages. Le train roule tantôt lentement, tantôt à vive allure (enfin, pour ici). L’atmosphère chaude et humide qui règne dans le wagon semble plaire aux moustiques qui en envahissent l’habitacle. Ils s’engouffrent par centaines par les fenêtres restées ouvertes (c’est la clim). Le jour se lève enfin et nous pouvons profiter du paysage qui se fait plus montagneux. La voie est creusée dans la roche et enfoncée dans la jungle mais quelques moments de dégagement nous permettent de voir l’horizon.
Les arrêts dans les petites gares locale sont toujours un spectacle. Marchands, voyageurs et badauds animent ces endroits qui nous paraissent être restés coincés dans un autre siècle.
Notre train est à l’heure et l’arrivée à Pyin Oo Lwin se fait à 8 heures. Nous présentons nos tickets au chef de gare à la sortie et nous voilà dans la ville. Comme toujours, quelques moto-taxis viennent nous proposer leurs services. Nos jambes ayant besoin d’un peu de mouvement, c’est à pieds que nous rejoignons le centre. D’emblée, notre ressenti est plutôt positif. Il fait bien moins chaud qu’à Mandalay et c’est moins pollué. Nous déposons nos sacs à l’hôtel réservé la veille et partons découvrir cette petite ville tranquille.
La pluie se met à tomber et nous profitons de ces quelques gouttes pour nous réfugier dans un resto (Oh, l’excuse !).
En fait de resto, nous nous installons sur une terrasse qui s’avère être en fait celle d’une habitation. Le propriétaire des lieux nous explique gentiment qu’il ne nous servira rien et que nous devons traverser la rue pour trouver ce que nous cherchons. Il s’agit d’un petit resto local, carrelé du sol au plafond, et meublé de petites chaises et tables en bois recouverte de vieilles nappes en toile cirée. Nous mangerons nos plats, des Shan Noodles, dans l’espoir que nos entrailles n’entrent pas en révolte dans les heures qui suivent (tout se passera finalement bien).
Le repas terminé, nous trouvons un endroit original pour prendre un café. Original car en contraste fort avec les autres établissements. Le May Myo café est un bar spécialisé en café et dont la décoration intérieure est travaillée avec goût et raffinement. Nous faisons la connaissance du propriétaire des lieux qui nous dit avoir ouvert il y a 3 jours. Il est fils de cultivateurs de caféiers et propose donc le produit familial à la vente. Le service est de grande qualité et les prix très corrects. Chaque tournée de café est accompagnée d’une théière de très bon thé noir. Le propriétaire nous explique avoir pour projet de proposer une visite guidée de la plantation et du processus d’élaboration à ses clients amoureux de café. A sa demande, nous poserons avec lui devant l’établissement pour sa photo de couverture Facebook. Nous sommes les premiers occidentaux à fréquenter l’établissement et il compte bien en faire venir d’autres. Je proposerai d’ailleurs l’enregistrement du bar sur TripAdvisor.
Nous rencontrons également un personnage atypique. A 57 ans, fatigué de travailler, il a ouvert une petite boutique d’antiquités. En fait d’antiquités, il vend un peu de tout. Des objets sans aucune valeur et d’autres qui en ont certainement beaucoup. Il nous offre à chacun une piécette de monnaie locale datant de 1966, un chaleureux souvenir. Nous passerons plus d’une heure à bavarder avant de nous quitter la main sur le coeur et le sourire aux lèvres.
Le reste de la journée sera consacré à la promenade et bien sur, à la mise à jour de Yakatripper.
De retour à l’hôtel l’estomac vide, nous nous installons dans le resto chinois jouxtant celui-ci. Le poulet que nous avons commandé arrive sous la forme d’un plat de viande hachée dont on ne saura jamais s’il s’agissait vraiment du volatil attendu. Semblant vouloir se faire pardonner, ils nous offrent le dessert. Il s’agit d’une papaye déjà découpée et dont l’odeur n’a rien d’engageant (gout et odeur entre le melon et le vomi). Je ne gouterai qu’un morceau, le visage déformé par une horrible grimace et Fabrice crachera le sien discrètement dans la poubelle. Nous croisons les doigts pour ne pas passer la nuit dans la salle de bain.
Jour suivant
Nous n’avions réservé qu’une nuit dans cet hôtel et préparons donc notre paquetage avant d’engloutir le petit déjeuner (comme toujours compris dans le tarif). Ce matin, la pluie tombe abondamment et nous angoissons un peu pour les jours qui viennent. Nous avons en effet réservé un trek de 2 jours dans la jungle avec nuit dans une « tree house » (une maison dans les arbres pour les non anglophones). C’est munis de nos parapluies que nous allons poser nos sacs dans la Guest House auprès de laquelle nous avons prévu cette ballade champêtre. La chambre est plus sympa que celle de la veille et la GH bénéficie d’une terrasse sur le toit, toujours un plus pour les fins de journées.
Une fois installés, nous partons faire un tour au marché Shan. Le tumulte du matin s’est évaporé mais cela nous permet de déambuler tranquillement dans les allées.
Après avoir parcouru le marché dans tous les sens, nous décidons de voir à quoi peut bien ressembler un jardin botanique birman. Sur la carte, ça paraissait juste à côté. Il s’avère que nous allons faire 6 à 7 kilomètres pour rejoindre ce merveilleux jardin. Comme toujours, nous ne manquons pas de faire une halte « café pâtisserie« . Notre marche nous permettra également d’apercevoir quelques anciennes maisons coloniales.
Le jardin est très bien arrangé. Des fleurs ici et là, des massifs, une pagode, un pont en bois, …Nous apprécions ce petit moment de fraicheur. Créé en 1915, il rassemble nombre d’espèces. On y cultive également de nombreuses plantes médicinales. Arrivés un peu tard, nous ne pourrons pas profiter de tous les jardins (orchidées, papillons, …). C’est finalement au bambou, le resto du parc, que nous terminerons la visite avec des chapatis et un Mogok, plat traditionnel birman de la ville du même nom.
Repus et un brin fatigués, nous décidons d’essayer la calèche. Il y en a 3 ou 4 à la sortie du jardin et à peine arrivés à proximité, un gars vient nous proposer ses services. Pensant pouvoir choisir le modèle, car il en existe plusieurs, c’est dans le carrosse de cendrillon que nous rejoindrons le centre.
Jour suivant
9 heures, départ pour le trek. Nous serons 4 plus le guide. Un couple de Néerlandais s’est greffé à notre sortie. Ils sont un peu en retard et nous ne partirons qu’une demie heure plus tard. C’est en pickup que nous rejoignons le point de départ.
J’ajoute quelques photos en vrac mais un article dédié sera bientôt en ligne.






A suivre…
Super modern le café !!!! Très bonne initiative de sa part!!top
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Vous êtes beaux en princes charmants dans votre carrosse !!!😁😁
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