Myanmar – Episode 2 – Bagan

Nous y sommes. Notre taxi a enfin franchi l’entrée de la gare routière. En fait de gare, cela ressemble plus à un grand marché jalonné d’échoppes et de vendeurs ambulants.

Notre chauffeur nous dépose devant le bureau de notre compagnie, auprès de laquelle nous avions acheté nos billets la veille. Après nous être enregistrés au comptoir principal, la fille de l’accueil nous dit de patienter dans la salle d’attente.

Quelques occidentaux sont là, assis parmi les locaux. Notre bus, le numéro 7, est garé juste devant et les nombreux jeunes, dont le travail semble être de charger les bagages, se taquinent et jouent comme des enfants. Il faut dire qu’ils n’ont pas l’air bien vieux. Nous voilà maintenant étiquetés de nos numéros de sièges et prêts à prendre la route.

19h30, le personnel nous fait signe de rejoindre nos places, le départ étant prévu à 20 h. Pour quelques kyats de plus, nous avons choisi la formule VIP en 2+1. Cela signifie qu’il n’y a que 3 sièges par rangée et que nous allons donc bénéficier de places confortables. Les sièges inclinables permettent presque d’adopter la position couchée.

Quelques minutes après nous être installés, une hôtesse vient nous proposer un verre de soda et une petite boite à l’intérieur de laquelle la compagnie a glissé 2 petits gâteaux, l’un à la coco, l’autre à… on ne sais pas quoi.

Alors que j’avais réussi à enfin tomber dans les bras de Morphée, Fabrice me réveille vers 1 heure du matin pensant que nous étions arrivés. Il a compris « terminus » alors qu’il fallait comprendre « ten minutes » pour les 10 minutes d’arrêt pipi. Je suis donc descendu avec toutes mes affaires, la tête enfarinée et les yeux collés, suite à quoi je n’ai jamais réussi à me rendormir.

Ah, Fabrice et l’anglais (petite allusion à Nestor pour ceux qui connaissent l’histoire).

Je dois préciser également que bien qu’étant installés dans des sièges confortables, les routes sont loins d’être en super état et pendant tout le trajet, nous aurons l’impression d’être à bord d’un avion pris dans les turbulences d’une énorme tempête.

C’est donc après environ 7 heures et demie de demi-sommeil, dont quelques arrêt techniques, que nous arrivons à la gare routière de Bangan. Il est 3h30 du matin et à peine descendus du bus, nous nous faisons assaillir par des dizaines de taxi-men qui nous proposent leur services.

Ayant fait notre choix (du taxi man), nous parcourons les quelques kilomètre qui nous sépare du centre de Nyaung Oo. Nous avons décidé de rester dans cette petite bourgade animée plutôt que d’aller à Old Bagan, citée dortoir uniquement composée de quelques grands hôtels de lux et New Bagan, l’intermédiaire entre les 2. A peine arrivés dans le centre, le taxi nous propose une guest-house de sa connaissance. La visite des lieux ne nous séduit pas et nous tournons les talons à cette adresse ainsi qu’à notre taxi. Nous continuons à pied vers le centre. Il est environ 4h30 et la vie a déjà repris. Nous profitons d’une terrasse pour prendre un petit rafraichissement avant de nous diriger vers la guest-house que nous avons repéré sur notre guide.

Malgré l’heure très matinale, la propriétaire des lieux nous propose la chambre et nous offre le petit déjeuner.

Visite des lieux :

A peine installés, nous décidons d’aller visiter les alentours et prenons la direction de la zone des temples et pagodes. C’est une balade d’une douzaine de kilomètres qui nous mettra « sur les rotules ».

De retour en milieu d’après midi à la GH et après un fabuleux curry, je m’effondre sur le lit jusqu’au lendemain matin. Fabrice, plus en forme que moi, arpentera les rues dans l’agitation générale.

Jour suivant

C’est en pleine forme que nous prenons notre petit déjeuner ce matin. Une bonne nuit réparatrice fut du meilleur effet après cette nuit agitée à bord du bus. Nous allons trainer ici et là dans la ville, et comme à notre habitude, nous essayons plusieurs terrasses de « cafés » et profitons d’une procession bouddhiste un peu bruyante. Des chanteurs semblent tout droit sortis d’un mauvais karaoke mais le spectacle est amusant.

Décidés à trouver un peu de calme, nous nous éloignons du tumulte du centre pour nous rapprocher de l’Irrawaddy, la rivière qui coule non loin de là. Nous nous posons  une fois de plus en terrasse. Le bruit fracassant des moteurs de 2 roues et des gros camions se fait maintenant plus discret et nous passerons un long moment à siroter des sodas en regardant la vie des gens de la rivière. Les gros bateaux semblent attendre le client, enfin les touristes, qui ne sont pas là en cette saison. Alors que nombres de petites embarcations chargent à outrance des marchandises et leurs propriétaires. Une discussion avec la patronne des lieux nous apprendra qu’il s’agit du seul moyen de ravitaillement pour beaucoup de villages nichés sur les berges de la rivière.

La fin de journée approchant, nous faisons un tour de marché et achetons quelques babioles. Les allées sont étroites et couvertes de bâches en plastique. Il y fait une chaleur accablante. Les commerces sont principalement tenus par des femmes et chacune d’entre elles tentent de nous vendre quelques bibelots. La température se faisant trop forte, nous partons prendre l’air sous des cieux plus aérés.

Et quoi de mieux pour prendre l’air que de rouler cheveux au vent. Nous repassons à la GH et louons un E-bike. Il s’agit en fait plus d’un scooter électrique que d’un vélo. Bien qu’ayant insisté pour avoir des casques, la patronne nous dit que cela n’est aucunement nécessaire. Nous enfourchons notre monture et partons arpenter les rues avant de nous rendre sur le site historique. Le but de la manoeuvre est de profiter du coucher de soleil avec vue sur les pagodes et temples, vous savez, comme sur les cartes postales. Nous en profitons pour visiter quelques temples intéressant que nous n’avions pas pu visiter la veille.

En fait de coucher de soleil, nous n’aurons que quelques timides rayons filtrés au travers de nuages envahissants. Il faut savoir que depuis début 2018, il est désormais interdit de grimper sur les temples pour profiter du paysage avec un peu d’altitude. Seul celui-ci, indiqué comme « the best viewpoint » par notre logeuse est autorisé, mais il semble avoir été pris d’assaut par tous les touristes du coin. Nous nous faisons une petite place sur la terrasse que je quitte assez vite (trop, trop de monde).

Nous finirons la soirée comme il se doit, devant une bonne assiette.

Jour suivant

Aujourd’hui, nous partons visiter le mont Popa. Il s’agit d’un site bouddhiste logé dans les montagne à une cinquantaine de kilomètres. Nous avions négocié hier avec un chauffeur de taxi que j’appelle dès notre première terrasse terminée. Il m’avait laissé sa carte et nous proposait la course pour 28000 Kyats (17 €). Le rendez vous est fixé pour midi. 12 heures pétantes, nous sommes devant chez lui et c’est finalement son frère qui nous emmène (il faut savoir que tous ici sont frères et soeurs, ou à défaut cousins / cousines). L’homme est très sympa et nous lui posons tout un tas de question à propos de sa famille, du système d’éducation du Myanmar, de son métier, etc, …., la discussion va bon train.

Après une vingtaine de minutes de route, il nous arrête chez un fabricant de sucre de palme. Nous en profitons pour boire un thé après que l’artisan nous en ait expliqué tout le processus de fabrication. C’est très intéressant et comme toujours depuis le début, les gens sont adorables, prévenants et semblent n’avoir appris qu’à sourire.

Cette petite demie heure de pause bienfaitrice terminée, nous reprenons la route en direction du mont. Les paysages sont magnifiques. Quelques kilomètres avant d’arrivée, ce sont des dizaines de mendiants, à raison d’un ou une tous les 50 mètres, qui poussent des cris en tendant la main. A vrai dire, il n’y a pratiquement que des vieilles femmes. Notre taxi avance à vive allure et cela semble amuser notre chauffeur. Nous ressentons un sentiment mêlé de culpabilité et de compassion.

Nous arrivons enfin dans le village et faisons un premier arrêt sur une partie haute pour faire quelques photos. Le Mont Popa est une ancienne cheminée volcanique de 737 mètres autrefois appelée Popa Taung Kalat au sommet de laquelle se trouve un monastère bouddhiste.

Notre taxi nous dépose ensuite au pieds de la structure et nous propose de monter les 777 marches qui mènent au temple.

20180804_134537_HDR

Nous voilà donc partis à l’ascension de ce piton, qui nous élève de plus en plus haut pour une vue de plus en plus magnifique. Après les quelques dizaines de premières marches, jalonnées de commerçants vendant de tout et rien, nous sommes accueillis par des singes qui jouent et grignotent les petits cônes de graines que leur donnent les pélerins.

Puis après avoir été régulièrement sollicités pour quelques Kyats par les hommes de ménage des lieux, nous atteignons le sommet et entrons dans le monastère. La vue sur la plaine et les montagnes alentours est splendide (ha, encore des singes !).

Le monastère est magnifique. Son toit doré reflète le soleil dans tous les recoins.

Nous visitons quelques salles très rococo, comme dans tous les temples. Les locaux ont  tendance à mettre des guirlandes et des jeux de lumières un peu partout. L’effet est très disco et un brin kitch.

Il est désormais temps de retrouver notre chauffeur. Nous descendons donc les 777 marches et faisons une pause « terrasse » avant de partir à la recherche de la voiture.

La route descent en virages serrés et notre chauffeur est très prudent. Arrivés au pieds de la montagne, nous nous arrêtons dans un marchés de fruits. Les étales bigarrées nous appellent et nous repartirons avec une belle grappe de bananes.

De retour à Nyaung Oo, nous louons un I-bike et partons nous évader dans la zone historique. Non pas que nous soyons fans de temples et monuments, mais Fabrice avait repéré une tour relativement haute qui s’est finalement avérée être une vulgaire construction en béton peint. Il faut également noter que la ballade en scooter électrique en pleine nature est un vrai plaisir, pas de bruit ni d’odeur d’échappement. Nous déambulons sur les chemins de stupas en temples et de temples en stupas puis faisons une halte à 

Rafraichis, nous partons visiter le village avec une des serveuses du bar. Très sympa et multi linguiste (elle parle birman, japonais, français et anglais). Elle nous présente les différents lieux du village et nous abreuve d’explications. Le village se compose de 600 âmes pour une centaine de maisons. Le but final est bien évidemment commercial et nous repartirons avec 2 écharpes tissées main et quelques cigares locaux également fait à la main (si si, on les a vu à l’oeuvre).

De retour à Nyaung Oo, nous nous faisons un dernier petit resto local puisque c’est demain que nous prenons la route, euh non, la rivière, en direction de Mandalay.

Précédent

 Suivant

One Reply to “”

Répondre à ginie10 Annuler la réponse.